Les Français ont fait fort dimanche en finale des Internationaux de France de gymnastique artistique à Paris-Bercy, en décrochant deux médailles d'argent et deux médailles de bronze.
Avec seulement six gymnastes inscrits, l'équipe de France messieurs peut se satisfaire de ses quatre podiums où les cadors internationaux ont tenu leur place.
Après une fin d'année 2006 particulièrement maussade (10e aux Mondiaux), les gymnastes Français prennent un bon départ vers la qualification olympique - en septembre aux Mondiaux de Stuttgart - même s'il reste beaucoup de progrès à accomplir.
"Globalement c'est très positif, a analysé l'entraîneur national Marc Touchais. Ceux qui étaient là ont marqué des points. Ils ont montré de la combativité. Ils ont bien travaillé mais il faut surtout confirmer."
Dans une salle comble et à l'ambiance surchauffée, les Tricolores ont respecté à la lettre la première consigne: ne pas jouer petits bras. Accrocheurs, ils ont défendu leur place en finale.
Yann Cucherat est monté sur la deuxième marche du podium aux barres parallèles. Handicapé la veille par une douleur dorsale, le Lyonnais avait peiné à se qualifier.
"Je suis content car j'ai fait ce que j'avais à faire, mais quand même avec de la faute", a expliqué cet éternel insatisfait.
Dernière recrue de l'équipe de France, le jeune Thomas Bouhail a fortement marqué les esprits pour sa première participation aux Internationaux de France. Il a décroché la deuxième place au saut, à seulement 13/1000e du triple champion du monde, le Roumain Marian Dragulescu.
"Aujourd'hui c'était du bonheur. La différence (avec Dragulescu) n'était vraiment pas grande. Un jour, je passerai devant", a affirmé le très prometteur gymnaste de 20 ans.
Alors que la veille il avait manqué son premier saut, le champion de France au sol a montré qu'il avait bien vite appris de ses erreurs pour offrir deux sauts stables, avec double rotation avant.
"Le deuxième saut était plus difficile psychologiquement car j'avais réussi le premier. Mais le public m'a donné du punch !", a poursuivi Bouhail.
A 21 ans, Danny Rodrigues a décroché son premier podium international (3e aux anneaux). "Je croyais vraiment avoir une meilleure place. Mais ce podium est une première pour moi alors je me dis que c'est possible."
Et Rodrigues a prouvé qu'il avait de la ressource. A Bercy, il a présenté un nouveau mouvement, l'hirondelle inversée en croix inversée, pour lequel la France va demander à ce qu'il soit introduit dans le code de pointage et qu'il porte son nom.
Après une septième place aux barres parallèles, Gaël da Silva a glané le bronze au sol, remporté par le perfectionniste Dragulescu.
"Le podium au sol, il n'y avait que ça qui comptait. Là je n'ai rien lâché. Il me reste un mois pour faire mon mouvement sans faute et avec la plus grande maîtrise", a confié le sociétaire de Bourges.
"On ne présente aux Championnats d'Europe que les potentiels médaillables", a insisté Touchais qui peut emmener jusqu'à six gymnastes à Amsterdam (23-29 avril).
Le collectif sera arrêté après les Championnats de France (7-8 avril à Toulouse).
